
La Direction de la Prospective et du Dialogue Public de la Métropole de Lyon a lancé un chantier pour s’interroger sur les réalités vécues par les personnes sans-abri. Un groupe de travail est né, produisant plusieurs analyses accessibles ICI dans un dossier qui regroupe plusieurs études et interviews qui ont vocation à mieux connaître la population sans-abri et à mieux comprendre et prévenir les mécanismes de mises à la rue.
C’est dans ce cadre que j’ai effectué un premier travail intitulé « Besoins, dispositifs et enjeux existants et à venir à propos des personnes sans-abri ». C’est également dans ce cadre que s’inscrit ce second travail portant cette fois-ci sur « Le rapport à l’espace urbain des personnes sans-abri ».
L’étude s’appuie sur l’accompagnement de deux équipes du SAMU Social de Lyon dont je remercie d’avoir acceptée mes interviews et ma présence lors de deux maraudes en journées dans le centre et la périphérie de la ville.
Armé d’un appareil photo, d’un dictaphone et d’un carnet de note, rencontrant une première fois les équipes, puis discutant avec elle et certains sans-abri lors des maraudes, puis les faisant revenir sur la journée passée en entretien, j’ai tenté de dégager quelques lignes de force des manières d’habiter l’espace de la rue dans les pas des chercheurs et enquêtes plus poussées déjà existantes.
Le document se divise comme il suit :
- Les périphéries proches : entre isolement et débrouillardise
- Les interstices urbains : des zones recherchées entre marge et centralité
- Le cœur de ville : terre d’animation, de ressources et de cohabitation
- Territoires de survie, mobilité et lieux de ressources
- Opportunités, installation des lieux de couche et habitat précaire
Point d’objectif d’exhaustivité, ni de représentativité, dans cette approche sensible d’un sociologue embarqué qui cherche à saisir les dynamiques spatiales du sans-abrisme, mais un compte rendu, par petites touches, de ce que j’ai pu voir, apprendre, percevoir de la manière dont les personnes habitent et pratiquent la ville.
En espérant que cette étude participe d’une meilleure compréhension des relations entre spatialité et sans-abrisme dans ces temps d’hyperprésence au domicile où le dehors devient, pour les logés, au fil des jours, une ressource rare…
Par Benjamin Pradel, le 13 avril 2020
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